Lorsque des restrictions de mobilité se sont installées, ou lorsque des douleurs persistent depuis un moment, le cheval a adopté une locomotion “de compensation” afin de pouvoir continuer à se déplacer tout en évitant les attitudes ou les mouvements douloureux. Le cheval fonctionne alors dans un schéma corporel erroné, sollicitant ses muscles de manière inadaptée.
En effet, les mammifères peuvent développer une mémoire corporelle de la douleur et du traumatisme, les douleurs pénètrent dans la mémoire du corps et développent ainsi un effet pérenne. C’est un mécanisme tout à fait inconscient : des stimuli répétés de douleur sur une partie du corps incitent les neurones de douleur de la moelle épinière à croître et à resserrer leur interconnexion. En même temps s’accroît le réseau neuronal correspondant dans le cortex sensoriel (Birbaumer et al., 1995; Flor et al.,1997).
D’un autre côté, le cheval a aussi une mémoire consciente de la douleur qui peut subsister plusieurs semaines après manipulation.
Il se souvient très bien des gestes et des attitudes qui lui ont fait mal et il va continuer à les anticiper et à éviter ces mouvements.
La rééducation équestre est indiquée:
Après un traumatisme et une mise au repos, le cheval a naturellement besoin de marcher une grande partie de la journée. La mise au repos ne provoque pas seulement un stress émotionnel chez le cheval mais conduit aussi très rapidement à une perte de tonicité musculaire voir à des amyotrophies, à des restrictions de mobilité des tissus et donc à des pertes d’amplitude des mouvements.
La remise au travail doit être bien structurée pour remuscler, pour relâcher les tensions et pour permettre au cheval de retrouver une locomotion harmonieuse.
Pour résoudre durablement les dysfonctions ostéopathiques, l’ostéopathe ne « guérit » pas au sens médical du terme. Les techniques ostéopathiques ont pour but de rediriger l’organisme vers son état d’équilibre qu’il avait perdu. A l’issue d’un traitement ostéopathique, c’est le corps qui prend le relais en mobilisant ses capacités d’auto-guérison.